La maison émerge comme une figure récurrente au sein de ma pratique artistique. En effet, l'empreinte de la maison, façonnée par mon propre vécu, imprègne en filigrane la majorité de mes réflexions.
À l'âge de dix ans, un événement aussi brutal qu'inattendu a marqué le début de cette relation singulière : le départ précipité de ma mère du foyer familial. Peu après, mon père a suivi le même chemin, abandonnant notre demeure pour une nouvelle vie conjugale. Ainsi, j'ai grandi dans une maison qui résonnait d'absence, errant seul à travers ses vastes pièces.
Initialement, la maison était pour moi le symbole même de la perte, une entité hantée par les fantômes du passé, un objet que je désirais détruire, rejeter, fuir.
Cependant, au fil du temps, j'ai entrepris de dompter cette demeure, de bâtir de nouveaux murs, de créer de nouveaux repères.
